Un médicament courant pourrait limiter l’effet des traitements anticancer

Un médicament courant pourrait limiter l’effet des traitements anticancer

Un médicament très répandu pourrait compromettre l’efficacité des traitements contre le cancer

Les inhibiteurs de la pompe à protons (IPP), ces médicaments largement utilisés pour calmer les brûlures d’estomac et les remontées acides, pourraient poser problème. En 2019, environ 16 millions de Français ont eu recours à ces traitements pour soulager des troubles gastriques tels que le reflux gastro-œsophagien (RGO). Mais une alerte lancée par un oncologue soulève une inquiétude majeure : ils pourraient réduire l’efficacité des traitements anticancéreux chez les patients atteints de cancer.

Une interaction méconnue mais préoccupante

Ces médicaments, souvent prescrits par les oncologues pour soulager les troubles digestifs liés à la maladie ou aux traitements, ne seraient pas sans conséquence. Selon les recherches d’un professeur relayées par la presse, les IPP influencent l’efficacité de certains traitements contre le cancer en modifiant l’absorption des médicaments et en perturbant le microbiote intestinal, un acteur clé du système immunitaire. Ces effets secondaires pourraient avoir un impact direct sur la réponse au traitement, la progression de la maladie et même la survie des patients.

Quels traitements sont concernés ?

Certains traitements anticancéreux semblent particulièrement vulnérables à cette interaction indésirable. On parle notamment :

  • Des inhibiteurs de la tyrosine kinase, comme l’erlotinib, le gefitinib ou le pazopanib, utilisés pour traiter des cancers du poumon ou des sarcomes.
  • Des immunothérapies ciblant les points de contrôle immunitaire, essentielles pour stimuler les défenses naturelles du corps contre le cancer.
  • Ces traitements, déjà complexes à administrer, pourraient perdre en efficacité si le patient prend simultanément des IPP tels que l’oméprazole, l’ésoméprazole ou le lansoprazole.

    Un problème sous-estimé dans les centres de soins

    Malgré ces données préoccupantes, l’usage des IPP reste très fréquent dans le milieu médical, y compris dans les centres de traitement du cancer. Selon l’expert à l’origine de cette alerte, plus d’un patient sur quatre sous traitement anticancéreux prendrait encore ces médicaments. Cela soulève des questions sur la sensibilisation des praticiens et des patients face à ce risque.

    Des alternatives existent

    Pour les patients ayant absolument besoin de réduire leur acidité gastrique, des solutions moins risquées existent. Parmi elles :

  • Les antiacides classiques, tels que le Gaviscon, qui neutralisent temporairement l’acide sans affecter l’absorption des traitements anticancéreux.
  • Les bloqueurs des récepteurs H2, qui réduisent également la production d’acide mais présentent un risque d’interaction plus faible.
  • Bien que ces options puissent être moins puissantes, elles offrent des compromis acceptables pour protéger l’efficacité des thérapies contre le cancer.

    Ce qu’il faut retenir

    Si les inhibiteurs de la pompe à protons sont des alliés précieux pour soulager les troubles digestifs, leur usage chez les patients atteints de cancer doit être réévalué. Les oncologues et les patients doivent être informés de ces interactions potentielles et envisager des alternatives plus sûres pour préserver l’efficacité des traitements. En attendant de nouvelles études rétrospectives à grande échelle, la prudence s’impose. Choisir des options à faible risque pourrait faire une réelle différence dans la lutte contre le cancer.

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