
TikTok en Europe : nouveau contrôle parental sur le temps d’écran ado
Une application sous surveillance pour protéger les jeunes
TikTok, le réseau social ultra populaire chez les ados, veut montrer qu’il prend au sérieux les inquiétudes concernant le temps passé devant les écrans et l’impact sur la santé mentale des jeunes. Pour cela, il a mis en place une série d’outils destinés à permettre aux parents de mieux encadrer l’utilisation de l’application par leurs enfants. Ces nouveautés ne visent pas seulement à rassurer les familles, mais aussi à répondre aux critiques de plus en plus nombreuses sur les effets nocifs des réseaux sociaux.
Des limites pour éviter l’excès
Parmi les nouvelles mesures, TikTok propose désormais une fonction permettant aux parents de fixer des limites au temps d’écran journalier de leurs adolescents. Une manière d’aider à prévenir l’addiction. En parallèle, pour les utilisateurs de moins de 16 ans, l’application prévoit des pauses obligatoires à certaines heures, notamment en soirée. Après 22h, l’appli sera bloquée et invitera les jeunes à se détendre avec des exercices de relaxation et une musique douce. Ce mode peut être désactivé, mais l’objectif reste clair : encourager les jeunes à relâcher la pression et à décrocher des écrans.
Un réseau social sous le regard des autorités
En France, l’énorme succès de TikTok, qui attire plus de 25 millions d’utilisateurs chaque mois, fait grincer des dents. Les élus s’inquiètent des effets à long terme sur les mineurs. Cette semaine, l’Assemblée nationale doit se pencher sur la création d’une commission d’enquête pour évaluer l’impact psychologique de la plateforme sur les jeunes. Ce n’est pas la première fois que TikTok est pointé du doigt pour son rôle dans l’exposition des mineurs à des contenus inadaptés, voire à des dangers en ligne.
Une modération renforcée pour protéger les plus jeunes
TikTok affirme vouloir être exemplaire en matière de sécurité. La plateforme emploie plus de 500 modérateurs dédiés à la langue française et plus de 6 000 pour l’ensemble des langues européennes. D’après un porte-parole de l’entreprise, ces effectifs dépasseraient ceux de l’ensemble des autres réseaux sociaux combinés. Entre juillet et septembre 2024, TikTok aurait ainsi supprimé plus de 24 millions de comptes soupçonnés d’appartenir à des enfants de moins de 13 ans, l’âge minimum pour se créer un compte.
Des résultats encourageants mais des défis persistants
TikTok affirme également que plus de 95 % des contenus jugés problématiques sont retirés dans les 24 heures suivant leur publication, et que près de 90 % des vidéos supprimées ne génèrent aucune vue. Si ces chiffres témoignent des efforts de la plateforme, ils ne suffisent pas à calmer toutes les inquiétudes. Les parents, les éducateurs et les pouvoirs publics attendent encore des garanties sur la manière dont TikTok protège réellement les jeunes utilisateurs.
Les limites des outils numériques
Si ces initiatives sont un pas dans la bonne direction, elles soulèvent une question fondamentale : peut-on vraiment déléguer à une plateforme la responsabilité de protéger les jeunes ? Les outils numériques, aussi sophistiqués soient-ils, ne remplaceront jamais un dialogue ouvert entre parents et enfants sur l’utilisation responsable des réseaux sociaux. Le contrôle parental n’est qu’un outil parmi d’autres, mais la prévention et l’éducation restent les clés pour accompagner les jeunes dans leur rapport au numérique.