Santé et inégalités : focus sur l’impact du Covid en 2025

Santé et inégalités : focus sur l’impact du Covid en 2025

Quand la crise sanitaire met en lumière les inégalités sociales de santé

La pandémie de Covid-19 a agi comme un révélateur puissant des fractures sociales et territoriales en matière de santé. Ce virus, qui semblait démocratique dans sa propagation, a en réalité frappé de manière très inégale selon la situation socio-économique, le lieu de vie ou encore le genre des individus. De cette crise inédite émergent des leçons essentielles pour imaginer des politiques publiques plus justes et inclusives.

Les disparités face au virus : quand les inégalités coûtent des vies

Dès les premières vagues de l’épidémie, il est apparu que tout le monde n’était pas logé à la même enseigne. Voici quelques constats alarmants :

  • Les quartiers défavorisés, souvent densément peuplés, ont vu des taux d’infection plus élevés, alors même que les dépistages y étaient moins fréquents.
  • Les travailleurs dits « essentiels », comme les boulangers, livreurs ou agents d’entretien, ont été en première ligne, exposés au virus, tandis que d’autres pouvaient se protéger grâce au télétravail.
  • Les femmes, majoritairement employées dans des secteurs de contact (soins, commerce, éducation), ont été particulièrement vulnérables, non pas à cause de leur biologie, mais en raison de leurs rôles professionnels et domestiques.

Ces inégalités ont eu des répercussions directes sur la santé mentale et physique des populations concernées, creusant un fossé déjà existant.

Des initiatives locales pour réduire l’écart

Face aux défis posés par cette crise, des acteurs locaux ont pris des initiatives remarquables pour atteindre les populations les plus vulnérables. Exemples à retenir :

  • À Grenoble, un « Comité citoyen Covid » a permis aux habitants de s’exprimer sur leurs besoins, notamment en matière d’aide alimentaire et de soutien social.
  • À Marseille, des équipes de santé itinérantes ont parcouru les quartiers populaires pour dépister, isoler et vacciner les habitants, avec un rôle clé joué par des médiateurs.
  • En Seine-Saint-Denis, des dispositifs innovants comme les « Vaccidrive » ou les appels téléphoniques personnalisés ont permis d’améliorer le taux de vaccination dans une zone particulièrement touchée.

Ces approches, souvent fondées sur la proximité et la médiation, montrent qu’il est possible de « parcourir le dernier kilomètre » pour connecter les populations éloignées des systèmes de santé.

Les séquelles durables de la pandémie

Si les confinements et restrictions ont permis de contenir le virus, leurs impacts sur la santé mentale et physique des populations sont durables. Voici ce qu’il faut retenir :

  • Les adolescents, privés de leur vie sociale à un âge charnière, ont vu leur bien-être psychologique se dégrader.
  • Les nourrissons nés pendant cette période ont parfois rencontré des difficultés de communication, particulièrement dans les familles modestes où le stress parental était plus intense.
  • Les étudiants ont souffert d’une précarité alimentaire accrue, affectant leur santé mentale. Des projets pilotes, comme à Bordeaux, testent des solutions pour leur offrir une meilleure sécurité alimentaire.

Par ailleurs, une « dette de santé publique » se dessine, notamment chez les plus de 45 ans, due aux soins reportés pendant la saturation des hôpitaux. Cette situation reste un défi à relever pour les années à venir.

Vers une santé plus équitable

La pandémie a mis en lumière les failles du système, mais elle a aussi offert des opportunités d’innovation. Certaines des initiatives mises en place pendant la crise continuent de vivre aujourd’hui, comme les dispositifs de médiation ou les campagnes de prévention « allant vers » les populations vulnérables. Pour construire un avenir plus juste, il faudra poursuivre ces efforts, en tenant compte des enseignements tirés de cette période. Car si le virus ne fait pas de discrimination, nos sociétés, elles, en font encore beaucoup.

Les commentaires sont clos.