Santé en Île-de-France : leçons du Québec et du Royaume-Uni sur les inégalités

Santé en Île-de-France : leçons du Québec et du Royaume-Uni sur les inégalités

Un regard croisé sur les inégalités de santé : leçons d’ici et d’ailleurs

La santé, ce n’est pas juste une histoire d’hôpitaux ou de médecins. Ce sont aussi des choix de société, des politiques publiques, et des inégalités sociales qui s’entremêlent. Lors d’une conférence récente, des experts internationaux ont partagé leurs expériences sur la manière de combattre les disparités en matière de santé, en s’appuyant sur les exemples du Royaume-Uni et du Québec. Alors, que peut-on en tirer pour l’Île-de-France ?

La santé, miroir des inégalités sociales

On croit souvent que les hôpitaux et les soins médicaux sont la clé pour réduire les écarts de santé. Faux. Une grande partie des disparités vient d’ailleurs. Selon les experts, les facteurs qui influencent notre santé se répartissent ainsi :

  • 25 % liés à l’environnement (logement, accès à des espaces verts, pollution de l’air).
  • 30 % dus au comportement individuel (alimentation, activité physique, consommation d’alcool ou de tabac).
  • Et surtout, une énorme part découlant des conditions socio-économiques comme le revenu ou l’éducation.

En gros, soigner les gens ne suffit pas. Si on ne touche pas aux racines des inégalités, elles persisteront.

L’impact des politiques publiques : le cas britannique

Au Royaume-Uni, l’espérance de vie des plus pauvres a cessé d’augmenter depuis 2010, et pire, dans certaines zones, elle a même reculé. La cause ? L’austérité. Les coupes dans les services publics et les aides sociales ont exacerbé les écarts. Et la pandémie n’a fait qu’aggraver la situation, révélant des fractures sociales béantes. Pourtant, tout n’est pas noir. Certaines villes britanniques, comme Coventry et Manchester, ont pris le problème à bras-le-corps en intégrant la santé dans leurs politiques locales. Leur méthode ? Agir sur des aspects comme l’éducation, le logement ou l’emploi pour améliorer, indirectement mais efficacement, la santé des habitants.

Le modèle québécois : miser sur le collectif

Au Québec, la lutte contre les inégalités de santé repose sur une approche communautaire. Depuis plus de dix ans, des initiatives locales voient le jour, co-construites avec les habitants. Par exemple :

  • Des marchés populaires pour offrir des fruits et légumes à bas prix.
  • Des projets de médiation sociale et culturelle.
  • Un soutien direct aux associations de quartier.

Ces actions, bien que modestes, ont un impact concret sur la vie des gens. L’idée est simple : écouter les besoins locaux et y répondre avec des solutions adaptées.

Le rôle central des professionnels de santé

Les soignants ne peuvent pas tout changer, mais ils ont leur part à jouer. Ils sont en première ligne et peuvent alerter sur des problèmes plus globaux. En travaillant main dans la main avec les collectivités locales et les politiques publiques, ils deviennent des acteurs clés d’un système plus juste. Trois axes leur sont proposés pour agir : faire, faire plus, et surtout, faire mieux.

Investir aujourd’hui pour économiser demain

Réduire les inégalités de santé, ça coûte, mais ne rien faire coûte encore plus cher à long terme. Prenons l’exemple tragique de la Grenfell Tower à Londres : des négligences sur le logement social ont conduit à un incendie meurtrier. Ce genre de drame illustre l’importance d’agir en amont pour éviter des catastrophes humaines et financières. Au Québec, des services universels comme les garderies accessibles ou une couverture bucco-dentaire élargie ont prouvé leur efficacité. Mais ces avancées restent fragiles face aux changements politiques.

Le défi de l’inclusion

Au Canada comme ailleurs, des groupes spécifiques sont laissés de côté. Les populations autochtones, par exemple, se retrouvent souvent avec des services de santé inadaptés à leurs besoins. Pour les experts, intégrer la lutte contre le racisme structurel dans les politiques de santé publique est une priorité.

Un appel à l’action

En conclusion, les initiatives locales et les politiques globales doivent travailler main dans la main. Les territoires ont un rôle moteur à jouer, mais ils ne peuvent pas être laissés seuls. Ce webinaire a rappelé une évidence : la santé publique, ce n’est pas juste une question de soins, c’est une question de justice sociale. Alors, faisons quelque chose, faisons-en plus, et surtout, faisons mieux.

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