Poliovirus détecté dans les eaux usées en Guyane : alerte sanitaire

Poliovirus détecté dans les eaux usées en Guyane : alerte sanitaire

Une alerte sanitaire en Guyane

Depuis plusieurs mois, des traces de poliovirus ont été identifiées dans les eaux usées de plusieurs localités de Guyane. Ces découvertes, bien qu’inquiétantes, permettent de mettre en lumière une problématique essentielle : la vaccination contre la poliomyélite.

Le virus refait surface

Entre mai et août 2024, des analyses ont détecté des poliovirus issus de souches vaccinales dans les eaux usées de Cayenne, Saint-Georges et Rémire-Montjoly. Ces virus ont évolué génétiquement, accumulant des mutations qui leur permettent de circuler activement et, potentiellement, de provoquer des cas de paralysie chez les populations vulnérables.

Une transmission silencieuse

Ce qui rend la situation particulièrement délicate, c’est l’absence de symptômes chez la plupart des personnes infectées. Le virus peut se propager par voie fécale-orale, via des mains sales, des objets contaminés ou encore des eaux usées. Cette « circulation silencieuse » complique la détection précoce de la maladie, rendant la surveillance des eaux usées essentielle pour anticiper les risques.

Pourquoi une recrudescence en Guyane ?

Plusieurs facteurs expliquent cette situation :

  • Une couverture vaccinale insuffisante dans certains groupes de population, surtout dans les zones isolées.
  • Des conditions de vie favorisant la promiscuité et la transmission du virus.
  • L’importation possible de poliovirus par des personnes vaccinées à l’étranger avec des vaccins oraux encore utilisés dans certains pays.

Un risque réel mais maîtrisable

Bien que la Guyane n’ait enregistré aucun cas de paralysie lié à la poliomyélite, le risque n’est pas nul. Il est estimé que jusqu’à 8 personnes sur 10 000 peuvent développer des formes graves en cas d’infection par ce type de virus, un risque qui augmente chez les enfants non vaccinés ou les personnes immunodéprimées.

L’importance de la vaccination

Le vaccin reste la meilleure arme contre la poliomyélite. Les personnes à jour de leur vaccination sont quasiment protégées contre les formes graves. Cependant, en Guyane, la couverture vaccinale reste inférieure à celle observée dans l’Hexagone, ce qui met en danger certains groupes de population.

Des mesures pour contrer la menace

Les autorités de santé ont mis en place plusieurs initiatives pour contenir le risque :

  • Renforcement de la surveillance des eaux usées et des cas de paralysie flasque.
  • Sensibilisation des populations sur l’importance de se faire vacciner.
  • Facilitation de l’accès à la vaccination dans les zones reculées.

De plus, des mesures d’hygiène simples, comme le lavage des mains et le nettoyage des aliments, sont rappelées pour limiter les contaminations.

Un défi collectif

La situation en Guyane rappelle que la poliomyélite n’est pas un problème du passé. Même dans des régions où la maladie semblait éradiquée, des failles dans la couverture vaccinale peuvent permettre au virus de refaire surface. La mobilisation de tous, des autorités aux citoyens, est indispensable pour éviter un retour en force de cette maladie.

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