Poliomyélite : traces détectées en Europe, vigilance renforcée

Poliomyélite : traces détectées en Europe, vigilance renforcée

La poliomyélite refait parler d’elle en Europe

Ces derniers mois, des traces du virus dérivé de la poliomyélite ont été identifiées dans les eaux usées de plusieurs grandes villes européennes. Des pays comme l’Espagne, la Pologne, l’Allemagne, la Finlande et le Royaume-Uni, pourtant exempts de circulation active du virus depuis des décennies, sont concernés. Les autorités sanitaires, à l’échelle européenne, redoublent d’attention face à ce phénomène inhabituel.

Une situation préoccupante malgré l’absence de cas

Pour l’instant, aucun cas de paralysie lié à la poliomyélite n’a été signalé dans ces zones. Mais la détection répétée de poliovirus dérivés de souches vaccinales (cVDPV2) dans les eaux usées alerte les experts. Ces traces sont génétiquement liées à un virus qui circule activement dans certains pays d’Afrique de l’Ouest et du Nord. Le risque de transmission, bien que faible dans les populations bien vaccinées, reste réel parmi les groupes insuffisamment protégés.

Pourquoi ces détections inquiètent-elles ?

La présence de poliovirus dans l’environnement, même si elle ne s’accompagne pas immédiatement de cas humains, soulève plusieurs points d’attention :

  • Elle peut refléter une introduction répétée via des voyageurs ou des migrants provenant de régions où le virus circule encore.
  • Elle indique des failles potentielles dans la couverture vaccinale de certaines communautés locales.
  • Elle montre que l’élimination totale du virus dans le monde reste un défi à relever.

Ces observations rappellent que tant que la poliomyélite ne sera pas éradiquée mondialement, aucun pays ne peut se considérer complètement à l’abri.

Le rôle crucial de la vaccination

Pour les autorités sanitaires, le message est clair : seul un taux élevé et homogène de vaccination peut prévenir une résurgence du virus. En Europe, l’objectif est d’atteindre une couverture vaccinale à trois doses supérieure à 90 %, même dans les zones les plus défavorisées. Les efforts doivent également cibler les populations vulnérables, comme les migrants ou les personnes ayant un accès limité aux services de santé.

La situation en France

En France, la surveillance des eaux usées pour détecter le poliovirus avait été arrêtée en 2018, en raison de la rareté des cas et d’une couverture vaccinale élevée, dépassant les 96 % chez les enfants en bas âge. Cependant, des recherches récentes ont mis en lumière des traces de poliovirus en Guyane, notamment dans des communautés où la vaccination est moins répandue. Ce constat pousse les autorités à rester vigilantes et à promouvoir activement les rappels vaccinaux, en particulier pour les enfants, les migrants et les populations marginalisées.

Un enjeu mondial

Si l’Europe est officiellement déclarée exempte de poliomyélite depuis 2002, le virus sauvage continue de circuler dans quelques pays comme le Pakistan et l’Afghanistan. Par ailleurs, les variantes dérivées de vaccins, comme celles détectées récemment en Europe, posent un problème croissant dans plusieurs régions du monde. Chaque détection rappelle que la poliomyélite est une menace persistante, nécessitant une vigilance constante et une coopération internationale renforcée.

Prévenir plutôt que guérir

Il n’existe aucun traitement pour la poliomyélite. Seule la prévention, via la vaccination et des mesures d’hygiène strictes, peut limiter les risques. Face à ces récentes alertes, les autorités sanitaires insistent sur l’importance de maintenir un haut niveau de protection vaccinale et de surveiller les signes de circulation du virus dans l’environnement.

Conclusion : un combat à poursuivre

La réapparition de poliovirus dans les eaux usées européennes est un rappel brutal que la bataille contre cette maladie n’est pas encore gagnée. Tant que toutes les régions du monde n’auront pas éradiqué le virus, des risques de réintroduction subsisteront. Une seule solution : ne pas relâcher les efforts, sensibiliser les populations et garantir l’accès à la vaccination pour tous.

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