
Pilule au désogestrel : vigilance accrue face au risque de méningiome
Un regard sur les micropilules et le risque de méningiome
Les micropilules à base de désogestrel, un contraceptif largement utilisé, font l’objet d’une attention particulière après la publication de nouvelles études. Bien que leur efficacité contraceptive reste incontestée, une vigilance accrue est désormais recommandée en raison d’un très faible risque associé à une tumeur bénigne du cerveau, le méningiome. Voici ce qu’il faut savoir.
Les données qui interpellent
Une étude récente menée entre 2020 et 2023 a analysé des milliers de cas de méningiomes intracrâniens chez des femmes opérées. Résultat : si certaines pilules contraceptives ne montrent aucun lien avec l’apparition de ces tumeurs, le désogestrel 75 µg, utilisé en micropilule, présente un très léger risque accru chez les femmes de plus de 45 ans, en particulier après une utilisation prolongée. Cependant, il est crucial de relativiser : ce risque reste bien inférieur à celui observé avec d’autres progestatifs comme l’acétate de cyprotérone (Androcur) ou d’autres molécules déjà classées comme « à risque élevé ». Pour ces dernières, des mesures de surveillance renforcées, comme des IRM systématiques, sont déjà en place.
Les recommandations actuelles
L’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) a décidé de ne pas imposer d’IRM généralisée pour les utilisatrices de désogestrel. En revanche, elle insiste sur une vigilance accrue, notamment dans deux cas précis :
- Chez les femmes de plus de 45 ans utilisant ce contraceptif depuis plus de cinq ans.
- En présence de symptômes pouvant évoquer un méningiome, comme des maux de tête persistants, des troubles visuels ou des pertes d’audition inexpliquées.
Ces recommandations sont accompagnées d’un rappel important : les patientes doivent être suivies régulièrement par leur médecin, surtout après 45 ans, pour réévaluer l’intérêt de poursuivre ou d’ajuster leur méthode contraceptive.
Un risque à relativiser
Malgré ces résultats, les autorités sanitaires se veulent rassurantes. Le risque lié au désogestrel reste extrêmement faible et ne justifie pas une alerte de grande ampleur. En janvier 2022, plus de 3,6 millions de femmes en France utilisaient des contraceptifs à base de désogestrel ou de lévonorgestrel, et ces pilules continuent d’être considérées comme sûres pour la grande majorité des utilisatrices. Cependant, les notices des médicaments concernés seront mises à jour pour inclure des informations sur ce risque, et les professionnels de santé recevront des consignes détaillées dans les semaines à venir.
Un point de vigilance pour les femmes après 45 ans
L’ANSM rappelle un principe essentiel : après 45 ans, il est primordial de discuter régulièrement de sa contraception avec son médecin. Les antécédents médicaux, le mode de vie et les préférences personnelles doivent être pris en compte chaque année pour évaluer si la méthode choisie est toujours adaptée. Enfin, il est crucial de noter que les micropilules au désogestrel ne sont pas indiquées pour un usage en traitement hormonal de la ménopause. Leur rôle se limite exclusivement à la contraception.
En résumé
Si vous utilisez des micropilules contenant du désogestrel, pas de panique. Le risque de méningiome reste très faible et concerne principalement des situations spécifiques. Cependant, rester à l’écoute de son corps, échanger régulièrement avec son médecin et surveiller d’éventuels symptômes inhabituels sont des réflexes simples mais essentiels pour une utilisation en toute sécurité.