
Nouvelles places en IME et SESSAD pour enfants autistes en Seine-Saint-Denis
Des solutions pour mieux accompagner les jeunes autistes en Seine-Saint-Denis
La Seine-Saint-Denis, département souvent pointé pour ses difficultés sociales, manque cruellement de places pour les enfants et adolescents atteints de troubles du spectre de l’autisme (TSA). Face à un sous-équipement criant, des efforts concrets sont engagés pour améliorer la situation.
Des chiffres qui interpellent
Le constat est sans appel : en termes de prise en charge pour les enfants, la Seine-Saint-Denis se situe loin derrière la moyenne nationale. Pour 1 000 enfants, le département ne dispose que de 6,18 places, contre 10,84 en France métropolitaine hors Île-de-France. Même constat alarmant pour les adultes, avec un taux de 2,05 places pour 1 000 habitants, bien en deçà des 4,42 du reste du pays. Ces chiffres traduisent une réalité vécue : des familles en attente, des besoins non couverts, et des parcours de soin souvent chaotiques.
Un territoire sous pression
Ajoutez à cela un contexte social complexe, et vous obtenez un cocktail qui rend l’accompagnement des personnes autistes encore plus ardu. Les acteurs locaux – qu’il s’agisse des familles, des associations ou des institutions – tirent la sonnette d’alarme depuis des années. Pour eux, il est urgent de penser des solutions adaptées, qui soient à la fois inclusives et durables.
Un appel pour élargir l’offre
Face à cette situation, un appel à projets a été lancé pour répondre à une double problématique : créer de nouvelles places tout en transformant l’offre existante. L’idée est claire : il ne s’agit pas seulement d’ajouter des lits dans les structures, mais de repenser complètement l’accompagnement des jeunes atteints de TSA.
Créer des places en IME et en SESSAD
Deux types de structures sont ciblées : les Instituts Médico-Éducatifs (IME) pour un accompagnement en internat, et les Services d’Éducation Spéciale et de Soins à Domicile (SESSAD), pour un suivi à domicile ou en milieu ordinaire. Ces dispositifs sont complémentaires et permettent de répondre à des besoins variés selon le degré d’autonomie et les attentes des familles.
Vers une approche plus flexible
L’autre enjeu majeur de cet appel à projets, c’est la transition vers un modèle en « dispositif-plateforme ». Concrètement, cela signifie offrir des parcours d’accompagnement plus souples, adaptés aux besoins spécifiques de chaque enfant et adolescent, et respectueux de leurs choix de vie. L’autonomie et l’autodétermination sont au cœur de cette démarche, qui vise à replacer l’individu au centre du dispositif.
Comment se préparer à candidater ?
Les organismes intéressés ont jusqu’à la fin juin 2025 pour déposer leur dossier. Ce processus est ouvert à diverses structures, qu’elles souhaitent intervenir sur une partie ou sur l’ensemble des dispositifs proposés. Les collaborations entre différents acteurs sont également encouragées, afin de mutualiser les compétences et les ressources.
Les étapes clés
Voici les grandes dates à retenir pour cet appel à projets :
- Lancement : 31 mars 2025
- Période de candidature : Du 31 mars au 30 juin 2025
- Date limite : 30 juin 2025
Les dossiers devront être transmis par voie dématérialisée, avec une mention explicite en objet. Une adresse spécifique a été mise en place pour répondre aux questions des candidats.
Un défi collectif
Ce projet ambitieux ne pourra réussir qu’avec une mobilisation de tous les acteurs du territoire : institutions, associations, gestionnaires, familles et professionnels. L’objectif est clair : offrir aux jeunes autistes de Seine-Saint-Denis une prise en charge digne, adaptée à leurs besoins, et tournée vers l’inclusion. Il ne s’agit pas seulement de combler un retard. Il s’agit de bâtir un modèle capable d’accompagner ces enfants et adolescents dans leur développement, de leur offrir des perspectives et de leur permettre d’exprimer leur potentiel au sein de la société. Un défi de taille, mais surtout une nécessité.