Mémoire d’enfance : une découverte qui change tout

Mémoire d’enfance : une découverte qui change tout

Pourquoi nos souvenirs d’enfance s’effacent-ils ?

On a tous ce vide intriguant dans nos mémoires. Impossible de se rappeler nos premiers pas ou ce que l’on ressentait en crèche. C’est un mystère : pourquoi notre cerveau semble-t-il tirer un trait sur les premières années de notre vie ? Une nouvelle étude bouleverse notre compréhension de cette « amnésie infantile ». Non seulement les bébés se souviennent, mais leur cerveau travaille déjà dur pour stocker des souvenirs dès leur première année.

Les bébés, ces petits encodeurs de souvenirs

Des chercheurs se sont sérieusement penchés sur cette question. Leur mission ? Comprendre ce qu’il se passe dans la tête des bébés. Pas simple, car les tout-petits n’ont pas encore la parole pour raconter ce qu’ils retiennent. Mais grâce à des IRM fonctionnelles, et en usant de quelques astuces (peluches, tétines et compagnie), les scientifiques ont montré que l’hippocampe, une zone clé du cerveau liée à la mémoire, est déjà à l’œuvre dès l’âge d’un an. Pour tester cela, ils ont présenté à des bébés des images d’objets ou de visages. Ensuite, ils leur montraient une image déjà vue et une nouvelle en simultané. Résultat : les tout-petits passaient davantage de temps à fixer les images familières. Leur cerveau semblait activer des mécanismes de reconnaissance. Voilà la preuve qu’ils peuvent encoder des souvenirs, même si ces derniers restent inaccessibles pour nous, adultes.

Pourquoi ces souvenirs disparaissent-ils ?

Alors, où passent ces souvenirs ? Pourquoi n’avons-nous pas ce « film » de nos premières années ? Deux hypothèses sont avancées. La première : notre cerveau, en pleine croissance, restructure et réorganise ses circuits, ce qui efface certaines traces mémorielles. La seconde : ces souvenirs sont toujours là, mais deviennent inaccessibles à mesure que notre cerveau développe des capacités plus complexes. Les premiers résultats d’une étude complémentaire suggèrent que nos souvenirs « hippocampiques » pourraient tenir jusqu’à l’âge de trois ans avant de s’estomper. Mais attention, ils ne disparaissent peut-être pas totalement. Et si, d’une manière ou d’une autre, ces mémoires enfouies persistaient en nous, comme des archives inaccessibles ?

Et si on pouvait retrouver nos souvenirs perdus ?

Cette idée peut sembler relever de la science-fiction, mais elle intrigue les chercheurs. Si ces souvenirs existent encore sous une forme ou une autre, serait-il possible de les réactiver ? Imaginez pouvoir replonger dans vos pensées d’enfant, revivre cette époque où tout était nouveau et fascinant. Pour l’instant, c’est une question ouverte, mais elle ouvre des perspectives fascinantes.

Ce qu’il faut retenir

– Dès un an, l’hippocampe des bébés encode des souvenirs. – Ces souvenirs pourraient persister jusqu’à trois ans ou plus, avant de devenir inaccessibles. – Ils ne sont peut-être pas perdus, mais enfouis dans les profondeurs de notre cerveau. Alors, la prochaine fois que vous regardez un enfant explorer le monde, souvenez-vous : son cerveau travaille déjà à archiver ces moments, même si lui – et vous – n’en aurez plus conscience des années plus tard. Fascinant, non ?

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