Le cerveau réagit au klingon comme à une langue naturelle

Le cerveau réagit au klingon comme à une langue naturelle

Comment le cerveau perçoit-il les langues inventées ?

Les langues construites, ou « conlangs », ne sont pas qu’un amusement pour les amateurs de science-fiction ou de fantasy. Elles sont des outils fascinants pour sonder les mystères du cerveau. Une équipe de neuroscientifiques du MIT a voulu savoir comment notre cerveau traite ces langues artificielles. Est-ce qu’il les perçoit comme des langues naturelles ou comme une suite de codes abstraits ? Les résultats vont vous surprendre.

Une expérience pas comme les autres

Pour obtenir des réponses, des chercheurs ont recruté une cinquantaine de personnes capables de parler ou de comprendre des langues inventées comme le klingon (oui, celui de Star Trek) ou l’espéranto. Ces volontaires ont passé un week-end sous IRM fonctionnelle, une technique qui permet de visualiser les zones du cerveau en activité. L’objectif ? Observer quelles régions cérébrales s’allument lorsque ces langues construites sont entendues ou parlées.

Langue naturelle ou artificielle, même combat cérébral

Les résultats sont clairs : qu’il s’agisse d’une langue « classique » comme le français ou d’une langue inventée comme le dothraki (oui, celui de Game of Thrones), le cerveau active le même réseau. En d’autres termes, notre cerveau ne fait pas de distinction entre ces deux types de langage. Ce qui compte, c’est le sens. Une langue, qu’elle soit née d’un processus historique ou créée de toutes pièces par une seule personne, sert avant tout à transmettre des idées, des émotions et des concepts. Et c’est exactement ce que notre cerveau détecte.

Pourquoi le cerveau ne les traite pas comme du code informatique

Contrairement aux langages de programmation, qui suivent une logique purement mathématique, les langues naturelles et artificielles véhiculent une richesse sémantique. Elles parlent de notre monde, de nos sentiments, de nos interactions. C’est cette capacité à raconter des histoires, à transmettre des émotions, qui les rend uniques. C’est aussi ce qui les distingue fondamentalement des systèmes de symboles comme les équations ou les algorithmes informatiques.

À la croisée des cultures et des sciences

Les langues construites, bien qu’artificielles, ne sortent pas de nulle part. Elles sont souvent le fruit d’une réflexion profonde sur le langage lui-même. Prenez l’espéranto, par exemple. Inventé en 1887 par Ludwik Zamenhof, il visait à simplifier la communication entre les peuples. Aujourd’hui, environ 60 000 personnes le parlent couramment. Ces langues sont donc des ponts entre la créativité humaine et les mécanismes du cerveau.

Des perspectives fascinantes pour l’avenir

L’étude ne s’arrête pas là. Les chercheurs du MIT souhaitent maintenant explorer des langues construites encore plus spécifiques, comme le Lojban, conçu pour éliminer toute ambiguïté linguistique. L’idée est d’aller encore plus loin dans la compréhension de ce qui fait qu’une langue est une langue, et non un simple système de signes.

Conclusion : une humanité qui se reflète dans le langage

Au final, ces recherches ne font que confirmer une chose : ce qui rend une langue « vivante », ce n’est pas seulement sa structure ou son origine, mais surtout son rôle dans la transmission d’idées et d’émotions. Que ce soit à travers le klingon, l’espéranto ou le français, notre cerveau nous rappelle que communiquer, c’est ce qui nous rend profondément humains. Voilà de quoi réfléchir à la richesse infinie de nos modes d’expression.

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