
IMC : pourquoi cet indice peut induire en erreur sur la santé ?
Un chiffre facile, mais pas toujours révélateur
L’IMC (Indice de Masse Corporelle), c’est un calcul simple : le poids divisé par le carré de la taille. Depuis des décennies, ce chiffre est le baromètre universel pour évaluer l’obésité. Un IMC supérieur à 25 signifie surpoids, et à partir de 30, on parle d’obésité. Simple, oui, mais est-ce que ce chiffre raconte vraiment toute l’histoire ? Pas si sûr.
Ce que l’IMC ne voit pas
En vieillissant, notre corps change. La graisse s’accumule, souvent autour de l’abdomen, tandis que les muscles fondent. Mais là où ça coince, c’est que l’IMC reste souvent stable malgré ces transformations. Il ne fait aucune différence entre le poids de la graisse et celui des muscles. Un individu peut avoir un IMC « normal » mais une répartition corporelle qui le place à risque de maladies graves. En gros, l’IMC est aveugle à ce qui se passe vraiment sous la peau.
Les limites d’un outil dépassé
Ce manque de précision pose problème. Pourquoi ? Parce que la composition corporelle – la proportion de graisse et de muscle – joue un rôle clé dans la santé. Une graisse abdominale en excès combinée à une perte musculaire peut entraîner des inflammations chroniques et augmenter les risques de maladies comme le diabète ou les maladies cardiovasculaires. Et pourtant, un IMC « dans les clous » pourrait ne jamais alerter.
Des alternatives plus fiables
Pour mieux comprendre et surveiller les risques liés à l’obésité, des outils plus précis sont nécessaires. Quelques pistes émergent :
- Le rapport taille-hanches, qui évalue la distribution de la graisse abdominale.
- Les tests de force musculaire, pour détecter une fonte musculaire préoccupante.
- Des analyses de composition corporelle via des technologies comme la bio-impédance ou l’IRM.
Ces indicateurs permettent de dresser un portrait bien plus fidèle de l’état de santé d’une personne.
Changer de paradigme
Les spécialistes appellent à revoir notre approche. Continuer à s’appuyer uniquement sur l’IMC, c’est comme juger un livre à sa couverture. Ce chiffre unique ne suffit pas à capturer la complexité des corps et des risques associés. Avec l’arrivée de nouveaux traitements contre l’obésité, comme les analogues du GLP-1, il devient d’autant plus crucial de disposer d’outils capables de mesurer leur véritable efficacité.
Un défi pour la santé publique
Si on ne change pas de cap, les chiffres sont déjà inquiétants. D’ici 2050, une grande partie de la population mondiale pourrait être en surpoids ou obèse. Ce n’est pas juste une question esthétique. C’est une bombe à retardement pour les systèmes de santé. Alors, pourquoi se contenter d’un outil obsolète comme l’IMC ? Il est temps d’innover, de regarder plus loin et de mieux comprendre comment nos corps évoluent. Parce que derrière un chiffre, il y a des vies.