Un établissement sous haute surveillance

Dans le Val-d’Oise, un EHPAD de Pierrelaye est devenu le centre d’une décision sans précédent. Après plusieurs inspections menées conjointement par l’Agence Régionale de Santé (ARS) d’Île-de-France et le Conseil départemental, l’établissement a été placé sous administration provisoire. Son avenir est scellé : une fermeture définitive est prévue, avec le transfert des 24 résidents vers d’autres structures adaptées.

Des constats accablants

Depuis 2022, l’établissement, géré par la SAS MAPAD Val d’Oise, a fait l’objet de plusieurs contrôles. Les résultats ? Alarmants. Les inspections ont révélé des carences graves dans la prise en charge des résidents, compromettant leur santé, leur sécurité et leur bien-être. Malgré des injonctions répétées, les efforts pour remédier aux problèmes ont été insuffisants. Sur 35 mesures exigées, 22 étaient toujours ignorées en 2024.

Des dysfonctionnements à tous les niveaux

Les manquements relevés sont nombreux et préoccupants :

• Un personnel soignant insuffisant, avec seulement un infirmier en poste pour un besoin de plus de 2 équivalents temps plein.
• Absence de médecin prescripteur en renfort, malgré les besoins criants des résidents.
• Un taux élevé de rotation des équipes et un recours massif à des contrats courts, entraînant un manque de stabilité et de suivi.
• Administration de médicaments par des personnels non qualifiés, un risque majeur pour la santé des résidents.
• Des équipements essentiels défectueux, comme le système d’appel malade inutilisable dans certaines chambres.
• Un état des locaux extérieur dangereux, avec des risques de chutes accrus à cause de terrasses non sécurisées.

Une décision pour protéger les résidents

Face à cette situation, l’administration provisoire mise en place a pour objectif principal de garantir le bien-être des résidents. La priorité est de leur trouver des solutions d’accueil adaptées à leurs besoins médicaux et psychologiques. Ce transfert sera organisé avec soin, en tenant compte des souhaits des résidents et de leurs familles, tout en veillant à préserver les liens affectifs existants.

Et pour les salariés ?

Les employés de l’EHPAD ne sont pas oubliés. Un accompagnement est prévu pour leur permettre de se reclasser, en accord avec leurs droits et leurs contrats. Le gestionnaire reste responsable de leur avenir professionnel, dans le respect des dispositions légales et conventionnelles.

Un signal fort pour le secteur

Cette fermeture, inédite dans le département, envoie un message clair : aucun manquement grave ne sera toléré dans la prise en charge des personnes vulnérables. L’ARS et le Conseil départemental rappellent ainsi leur engagement à maintenir des standards élevés dans les établissements accueillant nos aînés. La sécurisation des résidents est une priorité absolue, et les structures défaillantes devront rendre des comptes.