Faire la différence entre ferritine élevée et excès de fer.

Faire la différence entre ferritine élevée et excès de fer.

Ferritine et excès de fer : comment s’y retrouver ?

Quand on regarde ses résultats d’analyse sanguine, voir un taux de ferritine élevé peut inquiéter. Mais attention, un chiffre au-dessus des normes ne signifie pas forcément que vous avez trop de fer dans le corps. Alors, comment différencier une simple élévation de ferritine d’une véritable surcharge ? On vous explique tout.

Le rôle clé de la ferritine dans le corps

La ferritine, c’est un peu comme la réserve d’urgence du fer. Cette protéine stocke le fer dans des organes comme le foie ou la moelle osseuse, et le libère quand le corps en a besoin, par exemple pour produire des globules rouges. Les valeurs normales varient selon l’âge et le sexe : elles tournent autour de 20 à 200 ng/mL chez les femmes et 30 à 300 ng/mL chez les hommes. Mais une ferritine qui grimpe ne veut pas dire systématiquement que vous avez un excès de fer. Elle peut être influencée par d’autres facteurs comme une inflammation ou un stress corporel, sans lien direct avec vos réserves en fer.

Comprendre la surcharge en fer

La surcharge en fer, c’est quand l’organisme accumule plus de fer qu’il n’en a besoin. Ce surplus peut s’installer dans certains organes comme le foie, le cœur ou le pancréas, et finir par les abîmer. Si rien n’est fait, cela peut conduire à des maladies graves, comme des troubles cardiaques ou hépatiques. Une des causes principales ? L’hémochromatose. Cette maladie génétique empêche le corps de réguler correctement l’absorption du fer, ce qui mène à une accumulation progressive. Mais il peut aussi s’agir d’autres facteurs, comme des transfusions répétées ou une consommation excessive de suppléments en fer.

Ferritine haute : excès de fer ou autre chose ?

Une élévation de la ferritine ne reflète pas toujours une surcharge en fer. Voici quelques autres causes possibles :

  • Inflammations ou infections chroniques, où la ferritine agit comme un marqueur de l’inflammation.
  • Maladies métaboliques comme le diabète ou l’obésité.
  • Un stress corporel, dû à un effort physique intense ou même au stress émotionnel.

C’est pourquoi une ferritine élevée doit toujours être interprétée dans un contexte global, en tenant compte d’autres analyses sanguines.

Les analyses pour y voir plus clair

Pour différencier une simple hausse de ferritine d’une surcharge en fer, plusieurs examens sont nécessaires :

  • Dosage du fer sérique : il mesure la quantité de fer circulant dans le sang.
  • Coefficient de saturation de la transferrine (CST) : un CST supérieur à 45 % est souvent un signe d’absorption excessive de fer.
  • Marqueurs inflammatoires : comme la CRP, pour vérifier si une inflammation n’est pas en jeu.

En cas de suspicion d’hémochromatose, des tests génétiques peuvent être réalisés pour rechercher des mutations spécifiques. Si une surcharge sévère est confirmée, des examens comme une IRM ou une biopsie du foie peuvent être nécessaires pour évaluer les dégâts sur les organes.

Quels sont les signes à surveiller ?

La surcharge en fer peut passer longtemps inaperçue. Les premiers signes sont souvent vagues, comme une fatigue persistante ou des douleurs articulaires. Quand la surcharge devient importante, des symptômes plus graves peuvent apparaître :

  • Faiblesse musculaire ou fatigue intense.
  • Douleurs au niveau du foie ou troubles digestifs.
  • Complications graves comme un diabète, des troubles cardiaques ou une cirrhose.

Chez certains, cela peut aussi affecter la fertilité ou entraîner un risque accru de cancer, notamment au niveau du foie.

Comment agir face à des résultats anormaux ?

Un taux de ferritine élevé ou une suspicion de surcharge en fer nécessite toujours un avis médical. Si une surcharge est confirmée, le traitement dépend de la cause :

  • Pour l’hémochromatose : des saignées thérapeutiques permettent de réduire progressivement les niveaux de fer.
  • En cas d’inflammation : traiter la cause sous-jacente permet souvent de normaliser la ferritine.

Pour limiter l’accumulation de fer, certaines mesures alimentaires peuvent aussi être conseillées : réduire la consommation de viande rouge, éviter les aliments enrichis en fer, et limiter l’alcool, qui aggrave souvent les dommages au foie.

Ne jouez pas les devins avec vos analyses

En résumé, une ferritine élevée n’est pas un diagnostic en soi. Ce n’est qu’un élément parmi d’autres à interpréter avec l’aide d’un professionnel. Si vos résultats vous inquiètent, ne restez pas dans le flou : consultez un médecin pour obtenir un diagnostic précis et, si nécessaire, une prise en charge adaptée.

Les commentaires sont clos.