Comprendre nos émotions : une histoire de 90 secondes

Les émotions, qu’elles soient positives ou négatives, sont des réactions naturelles de notre cerveau. Colère, tristesse, peur : elles surgissent souvent sans prévenir. Mais saviez-vous qu’une émotion désagréable ne dure que 90 secondes ? Oui, vous avez bien lu. Si vous la ressentez plus longtemps, c’est souvent parce que vous commettez une erreur sans même vous en rendre compte.

Ce qui prolonge nos émotions : le piège de l’esprit

Le problème, ce n’est pas l’émotion en elle-même. C’est ce que vous en faites. Quand une émotion nous envahit, on a deux réflexes classiques : soit on la refoule, soit on la ressasse. Mauvaise idée dans les deux cas. Si vous essayez d’étouffer une émotion, elle finira par vous rattraper, souvent encore plus forte. Et si vous la ruminez, vous la nourrissez, comme un feu qu’on alimente avec des bûches. Résultat : au lieu des 90 secondes initiales, vous êtes coincé dedans beaucoup plus longtemps.

Comment agir pour ne pas rallumer la flamme ?

Pour éviter de prolonger inutilement les émotions négatives, il faut apprendre à les laisser passer. Facile à dire, mais avec un peu de pratique, c’est tout à fait faisable. Voici quelques conseils simples à appliquer :

• Observez votre émotion : Plutôt que de la fuir, prenez un instant pour la ressentir. Où se manifeste-t-elle dans votre corps ? Est-ce une tension dans la poitrine, une chaleur dans le ventre ? Cela aide à la dédramatiser.
• Posez une minuterie : Réglez un chronomètre sur 90 secondes. Pendant ce laps de temps, concentrez-vous uniquement sur ce que vous ressentez sans y ajouter de pensées ou de jugements. Vous verrez qu’elle diminue d’elle-même.
• Ne combattez pas l’émotion : Laissez-la suivre son cours, comme une vague. Elle monte, atteint un sommet, puis redescend. Ne cherchez pas à la retenir.

Rester dans le présent pour couper court aux ruminations

L’esprit adore se repasser des films. On revisite des scènes passées, on s’imagine des catastrophes à venir, et voilà que l’émotion revient en force. Pour stopper ce cercle vicieux, une solution est de ramener votre attention sur l’instant présent. Une technique efficace consiste à utiliser vos sens. Essayez par exemple cet exercice :

• Identifiez 5 choses que vous voyez autour de vous.
• Prenez note de 4 choses que vous pouvez toucher.
• Écoutez 3 sons distincts.
• Concentrez-vous sur 2 odeurs.
• Savourez une seule sensation (comme le goût d’un aliment ou l’air sur votre peau).

Cette méthode ancre votre esprit dans le « ici et maintenant », empêchant vos pensées de vagabonder vers des scénarios anxiogènes.

Changer son interprétation pour alléger l’émotion

La vérité, c’est que ce n’est pas l’événement en lui-même qui nous bouleverse, mais la manière dont on le perçoit. Prenez deux personnes dans la même situation. L’un peut se sentir accablé, tandis que l’autre y voit une opportunité. La clé, c’est de remettre en question les histoires que vous vous racontez. Si vos pensées amplifient votre malaise, essayez de les écrire. Mettre noir sur blanc ce qui vous passe par la tête permet souvent d’y voir plus clair et de couper court aux exagérations.

Retrouver son équilibre émotionnel, une compétence qui s’apprend

Les émotions fortes ne sont pas une fatalité. En apprenant à les observer sans les nourrir, en vous ancrant dans le présent et en ajustant vos pensées, vous pouvez traverser ces tempêtes intérieures avec plus de sérénité. Cela demande un peu d’entraînement, mais les bénéfices en valent largement la peine. Vous avez 90 secondes pour commencer !