
Cette infection vaginale courante pourrait être une IST à traiter à deux
Une infection bien plus complexe qu’on le pensait
Pendant des années, on a cru que la vaginose bactérienne était un simple déséquilibre de la flore vaginale. Mais surprise : une étude australienne révèle qu’elle pourrait bien être une infection transmissible sexuellement (IST). Cette découverte chamboule tout ce qu’on pensait savoir sur le sujet et ouvre la porte à une nouvelle manière de traiter cette affection fréquente.
Une étude qui change la donne
Menée par des chercheurs de Melbourne, cette étude a analysé 164 couples où la femme souffrait de vaginose. Le résultat est sans appel : traiter les deux partenaires a réduit les récidives de 60 %. Pourquoi ? Parce que les bactéries responsables ne se cantonnent pas au vagin. Chez les hommes, elles peuvent loger sur la peau du pénis ou dans l’urètre. Et dans les couples homosexuels féminins, la transmission entre partenaires est également possible.
La clé des récidives enfin expliquée
Jusqu’ici, les rechutes fréquentes de vaginose s’expliquaient par un pH vaginal déséquilibré, souvent lié à des facteurs comme le sperme ou des changements hormonaux. Mais cette étude met en lumière un autre coupable : le partenaire. Si lui aussi est porteur des bactéries, il peut les transmettre à chaque rapport, même après un traitement de la femme.
Faut-il revoir le traitement ?
Ce nouveau point de vue pousse les médecins à repenser la prise en charge de la vaginose bactérienne. Actuellement, seule la femme est soignée. Mais si cette infection est bien une IST, alors le partenaire doit également être impliqué. Voici ce que cela pourrait signifier :
- Traiter systématiquement les deux partenaires pour limiter les récidives.
- Expliquer au partenaire masculin ou féminin son rôle dans la transmission.
- Favoriser une prise de conscience collective sur l’importance de partager la responsabilité du traitement.
Des résistances à prévoir
Mais tout n’est pas si simple. Il reste des obstacles majeurs : d’une part, convaincre les partenaires de se faire soigner, surtout si aucun symptôme n’est visible chez eux. D’autre part, il faudra attendre encore plusieurs études pour que cette nouvelle approche devienne une recommandation officielle.
Ce que cela change pour vous
Si vous souffrez de vaginose bactérienne, cette découverte pourrait changer votre prise en charge, mais pas tout de suite. En attendant, voici ce que vous pouvez faire :
- Parlez-en à votre médecin pour discuter des options possibles.
- Informez votre partenaire de cette potentielle transmission et encouragez-le à consulter.
- Prenez soin de votre hygiène intime, mais sans excès, pour ne pas perturber votre flore vaginale.
Vers une nouvelle vision de la santé sexuelle
Cette révélation est un pas de plus vers une meilleure compréhension des infections vaginales fréquentes. Elle rappelle aussi l’importance de considérer la santé sexuelle comme une affaire de couple, et non d’individu. Affaire à suivre, mais une chose est claire : le regard sur la vaginose bactérienne ne sera plus jamais le même.