Cancer : un nouveau forfait testé pour l’hospitalisation à domicile

Cancer : un nouveau forfait testé pour l’hospitalisation à domicile

Une initiative pour rapprocher les traitements du cancer du domicile

Quand il s’agit de traiter le cancer, l’hospitalisation à domicile (HAD) peut être une alternative précieuse. Une expérimentation nationale est en cours pour évaluer un système de forfaits financiers visant à encourager les établissements de santé spécialisés en cancérologie à adresser leurs patients vers des structures HAD pour l’administration de traitements médicamenteux systémiques du cancer (TMSC). Mais pourquoi cette initiative, et surtout, comment fonctionne-t-elle ?

Un contexte qui pousse aux solutions innovantes

Les traitements de chimiothérapie ou d’immunothérapie en HAD ne datent pas d’hier. Depuis 2007, cette option est offerte à une fraction des patients, représentant aujourd’hui environ 8 000 cas actifs. L’idée ? Offrir une prise en charge de qualité équivalente à celle des hôpitaux de jour, mais directement chez les patients pour leur éviter déplacements et contraintes inutiles. Avec l’augmentation des cas de cancer et leur chronicisation, la demande pour cette solution ne fait qu’exploser.

Un double objectif bien ciblé

Cette expérimentation vise deux grands objectifs :

  • Alléger la pression sur les structures d’hospitalisation de jour, souvent saturées.
  • Améliorer le confort des patients en leur permettant de recevoir leurs traitements proches de chez eux, dans un cadre familier.

Mais pour que ça fonctionne, il faut des incitations claires pour les acteurs du système de santé. Et c’est précisément là qu’intervient la nouvelle approche.

Un test sur trois ans pour évaluer un modèle économique

L’expérimentation se concentre sur la mise en place d’une rémunération forfaitaire pour les établissements prescripteurs. L’objectif est simple : motiver ces derniers à collaborer davantage avec les structures HAD. En effet, ces établissements, bien qu’ils jouent un rôle clé dans le suivi du patient, n’ont jusqu’ici pas de compensation financière pour leur implication dans ce cadre spécifique. Ce frein pourrait limiter le développement de cette pratique, d’où la nécessité de tester une solution.

Quels traitements et établissements sont concernés ?

Ce dispositif cible l’ensemble des traitements médicamenteux administrés par voie injectable, comme les chimiothérapies et les immunothérapies. Les traitements oraux, eux, ne sont pas inclus. Dix établissements maximum seront sélectionnés en Île-de-France pour participer à cette expérimentation. Ces établissements, autorisés à traiter les cancers, travailleront main dans la main avec des structures HAD partenaires. Ces dernières continueront à recevoir leurs rémunérations habituelles pour leurs interventions.

Une organisation flexible et bien cadrée

Chaque établissement sélectionné pourra déployer ce modèle sur plusieurs de ses sites autorisés. De plus, il n’y a pas de limite au nombre de structures HAD avec lesquelles il peut collaborer. Cela garantit une flexibilité dans la mise en œuvre, tout en maximisant les chances de succès. Un arrêté précisant les montants des forfaits pour les établissements prescripteurs est attendu prochainement.

Un enjeu de santé publique et un modèle à tester

Avec cette expérimentation, les décideurs espèrent prouver que ce modèle est non seulement viable financièrement, mais également bénéfique pour les patients et les structures de santé. En rapprochant les traitements du domicile, cette initiative pourrait bien changer la donne pour des milliers de patients atteints de cancer. Les trois années à venir seront donc cruciales pour évaluer la pertinence de cette approche.

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