Bilan de la 2e phase du plan contre le crack en Île-de-France

Bilan de la 2e phase du plan contre le crack en Île-de-France

Un an de mobilisation intense contre un fléau urbain

Voilà un an que la deuxième phase d’un plan ambitieux s’attaque de front à la problématique du crack en Île-de-France. Les acteurs impliqués – autorités locales, services de santé, justice et forces de l’ordre – font un état des lieux de leurs avancées. Alors que de nombreux objectifs ont été atteints, l’heure est déjà à l’intensification des efforts pour 2024 et au-delà.

Surveiller et sécuriser les espaces publics

Les espaces publics du nord-est parisien, souvent envahis par des scènes de consommation de crack, ont été l’objet d’une attention renforcée. Des secteurs comme Stalingrad, Rosa Parks ou encore la Porte de la Chapelle ont vu une présence policière accrue. Cette stratégie a permis de limiter les nuisances et d’empêcher la réapparition de scènes massives, comme celle tristement célèbre de Forceval. Pour aller plus loin, les interventions policières ont été coordonnées avec des équipes médico-sociales grâce à la mise en place d’un canal direct d’échange. Une ligne opérationnelle unique, active depuis l’été 2024, permet une meilleure réactivité sur le terrain.

Le coup de poing contre les trafiquants

La lutte contre le trafic de crack s’intensifie. Les résultats parlent d’eux-mêmes : en 2024, plus de 1 100 trafiquants ont été arrêtés, 23 « cuisines » de crack démantelées, et des opérations ciblées contre l’immigration irrégulière ont permis de contrôler près de 1 400 personnes. La justice, de son côté, ne relâche pas la pression. Les revendeurs de crack sont systématiquement poursuivis, avec des peines significatives et des mesures d’interdiction de territoire pour les trafiquants étrangers.

Accompagner les consommateurs : une approche humaine

La répression seule ne suffit pas. L’accent est aussi mis sur la prise en charge des consommateurs. À la Porte de la Chapelle, un espace de repos, désormais ouvert jour et nuit, offre un lieu d’accueil et d’accompagnement. En 2024, cet espace a enregistré plus de 38 000 passages, dispensé 4 000 soins infirmiers et accompagné des milliers de démarches sociales. Trois nouvelles structures d’accueil pour les usagers en grande précarité ont vu le jour dans Paris, tandis que les équipes de maraude médico-sociales renforcent leur présence sur le terrain. Le dispositif ASSORE, qui finance plus de 600 places d’hébergement, continue d’offrir un refuge à ceux qui en ont besoin.

Des solutions pour une réinsertion durable

L’objectif est aussi d’aider les consommateurs à retrouver une stabilité. Un dispositif de travail rémunéré à la journée, adapté aux personnes en grande fragilité, a été mis en place. Des activités sociales et thérapeutiques, comme des ateliers ou des groupes de parole, permettent un accompagnement global vers le rétablissement. Un projet ambitieux verra bientôt le jour en grande couronne : un centre thérapeutique résidentiel dédié, avec une attention particulière pour les femmes enceintes ou avec de jeunes enfants. Un autre centre sera également ouvert dans une région hors Île-de-France.

Un combat collectif, des efforts à poursuivre

Les partenaires engagés dans ce plan rappellent l’importance de conjuguer les approches répressives et sociales. La coordination entre dispositifs sanitaires, sociaux et judiciaires reste cruciale pour éviter les ruptures dans les parcours des consommateurs. L’objectif final ? Apaiser durablement l’espace public, offrir un avenir aux usagers, et démanteler les réseaux de trafic. La mobilisation ne faiblira pas.

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