Une méthode née d’une observation inattendue

Tout commence en 1987, avec une psychologue américaine, Francine Shapiro. Lors d’une simple balade, elle remarque que ses pensées négatives s’atténuent étrangement lorsqu’elle bouge les yeux de droite à gauche. Ce constat, loin d’être anodin, devient le point de départ d’un développement scientifique approfondi. Résultat : une nouvelle approche thérapeutique voit le jour. En France, l’EMDR entre dans la lumière grâce à des figures comme le Dr David Servan-Schreiber dans les années 2000, puis gagne en notoriété après les attentats de 2015, où elle aide des victimes à se reconstruire.

Comment ça fonctionne ?

Le principe de l’EMDR repose sur l’idée que nos souvenirs traumatiques restent comme figés dans une partie de notre cerveau. Ces souvenirs, mal « digérés », continuent de générer des émotions négatives et des perturbations dans notre quotidien. Grâce à des stimulations bilatérales alternées (via les yeux, le toucher ou le son), le thérapeute aide le cerveau à retraiter ces souvenirs. Le but ? Transformer progressivement ces événements douloureux en souvenirs dépourvus de charge émotionnelle.

Les outils utilisés lors des séances

Le praticien peut choisir parmi plusieurs techniques pour stimuler les deux côtés du cerveau :

• Des mouvements des yeux de droite à gauche, guidés par le thérapeute.
• Des tapotements alternés sur les mains ou les genoux du patient.
• Des sons diffusés alternativement dans chaque oreille.

Ces stimulations relancent le processus naturel de « digestion psychique » des souvenirs traumatiques.

Pour qui et pour quoi ?

L’EMDR est particulièrement recommandée pour les personnes souffrant de stress post-traumatique, que ce soit à la suite d’un accident, d’une agression ou d’un deuil brutal. Mais ce n’est pas tout. Cette thérapie peut également soulager :

• Les angoisses et phobies.
• Les cauchemars récurrents.
• Les douleurs chroniques associées à des traumatismes.

Elle est adaptée aussi bien aux adultes qu’aux enfants, dès l’âge de 2-3 ans, avec des approches spécifiques pour les plus jeunes.

Le déroulement des séances

Une thérapie EMDR ne s’improvise pas. Avant d’entamer le traitement, le thérapeute consacre plusieurs séances à préparer le patient. Ces étapes préliminaires, appelées séances de stabilisation, permettent de poser un cadre sécurisant. L’objectif est de s’assurer que le patient pourra revivre ses souvenirs difficiles sans se sentir dépassé.

Le cœur du traitement

Une fois prêt, le patient identifie un souvenir traumatique à travailler. Pendant la séance :

• Le thérapeute guide le patient dans une série de stimulations bilatérales.
• Entre chaque série, le patient décrit ce qui lui vient à l’esprit, sans filtre.
• Les stimulations se poursuivent jusqu’à ce que le souvenir perde son intensité émotionnelle.

Le processus peut être rapide pour un traumatisme unique (2 à 3 séances), ou nécessiter plus de temps pour des problématiques complexes.

Comment choisir son praticien ?

L’EMDR n’est pas une technique à prendre à la légère. Il est essentiel de se tourner vers un thérapeute formé et certifié. En France, plusieurs organismes proposent des annuaires de praticiens reconnus, garantissant une formation sérieuse.

Quelques critères pour bien choisir

• Vérifier que le praticien est inscrit auprès d’une association reconnue d’EMDR.
• Privilégier un professionnel ayant une formation en psychologie ou en psychiatrie.
• Ne pas hésiter à poser des questions sur son expérience et ses méthodes.

Un bon thérapeute doit être capable de répondre clairement à vos interrogations et de vous mettre en confiance.

Combien ça coûte ?

Les tarifs des séances d’EMDR varient selon les praticiens et leur localisation, allant de 80 à 150 euros. Si vous consultez un psychiatre ou un thérapeute dans une structure hospitalière, certaines séances peuvent être prises en charge par la Sécurité sociale. Les mutuelles, quant à elles, proposent parfois des remboursements partiels sous conditions.

Une thérapie prometteuse mais exigeante

L’EMDR est une méthode puissante, mais elle demande un investissement personnel et une confiance envers son thérapeute. Si vous êtes prêt à affronter vos souvenirs douloureux pour mieux les dépasser, cette approche pourrait bien changer votre vie. N’oubliez pas : le choix du praticien est une étape cruciale pour garantir le succès de la thérapie.