
Causes, symptômes et traitements du trouble schizo-affectif
Un trouble complexe au croisement des psychoses et des troubles de l’humeur
Le trouble dont il est question mêle des manifestations psychotiques (comme entendre des voix ou avoir des idées délirantes) et des troubles de l’humeur. Ce dernier aspect peut se traduire par des épisodes de dépression profonde ou, à l’inverse, de manie, où l’on devient euphorique, hyperactif et imprudent. Ce mélange rend le diagnostic et la compréhension de cette pathologie particulièrement ardus.
Les causes : une équation bio-psycho-sociale
Il n’existe pas une seule raison pour expliquer l’apparition de ce trouble. C’est un cocktail de facteurs biologiques, psychologiques et environnementaux. Par exemple :
- Des anomalies au niveau de certaines zones cérébrales, comme l’hippocampe ou le cortex préfrontal.
- Un déséquilibre dans la communication entre les neurones, souvent lié à certains neurotransmetteurs.
- Un terrain génétique, avec un héritage familial qui peut peser lourd.
- Des événements traumatiques ou stressants au cours de la vie, comme des abus, du harcèlement ou même des infections.
En résumé, ce trouble naît d’un enchevêtrement de multiples éléments, ce qui en complexifie la prévention et la prise en charge.
Reconnaître les signes : un éventail qui brouille les pistes
Les symptômes varient d’une personne à l’autre et selon les phases de la maladie. Ce qui complique tout, c’est qu’ils peuvent se chevaucher entre les troubles psychotiques et les troubles de l’humeur. Voici quelques exemples de ce que l’on peut observer : **Côté psychose :**
- Hallucinations (auditives ou visuelles).
- Idées délirantes (paranoïa ou impression d’être contrôlé).
- Discours incohérents ou comportements imprévisibles.
**Côté humeur :**
- Épisodes dépressifs intenses : fatigue, tristesse, perte d’intérêt pour tout.
- Phases maniaques : énergie débordante, dépenses inconsidérées, prise de risques irréfléchis.
- Des mélanges des deux, où excitation et désespoir cohabitent.
Ces manifestations peuvent fortement perturber la vie professionnelle, sociale et familiale de la personne touchée.
Le diagnostic : un travail d’enquête minutieux
Pour poser un diagnostic, le psychiatre ne peut pas s’appuyer sur une prise de sang ou une IRM. Tout repose sur des entretiens approfondis avec le patient et ses proches, pour retracer l’histoire des symptômes. Il faut aussi éliminer d’autres causes possibles comme des troubles neurologiques ou la prise de substances. Ce processus peut durer plusieurs mois, car les symptômes évoluent avec le temps.
Les conséquences : des impacts sur tous les aspects de la vie
Sans traitement, ce trouble peut sérieusement compliquer le quotidien. Voici quelques exemples des répercussions possibles :
- Isolement social, avec des difficultés à maintenir des relations ou à travailler.
- Problèmes financiers en raison de comportements impulsifs.
- Risque accru de maladies physiques, souvent lié à un mode de vie déséquilibré (tabac, mauvaise alimentation, sédentarité).
- Épuisement des proches, qui se retrouvent souvent à devoir gérer les crises.
Ces conséquences illustrent l’urgence d’une prise en charge adaptée.
Les traitements : stabiliser, mais pas guérir
Même si ce trouble ne se « soigne » pas définitivement, des traitements permettent de le stabiliser et d’améliorer la qualité de vie des patients.
Les médicaments
Ils sont souvent indispensables. Cela peut inclure :
- Des antipsychotiques pour réduire les hallucinations et idées délirantes.
- Des régulateurs de l’humeur pour limiter les variations extrêmes.
- Parfois, des antidépresseurs ou des anxiolytiques en complément.
La thérapie : un pilier essentiel
En parallèle des traitements médicamenteux, la psychothérapie joue un rôle crucial. Elle peut prendre différentes formes :
- Thérapies cognitives et comportementales (TCC) pour mieux gérer les pensées et comportements.
- Remédiation cognitive, comme une gymnastique pour le cerveau, afin d’améliorer la concentration et la mémoire.
- Psychopédagogie, pour aider le patient à mieux comprendre sa maladie et à s’organiser au quotidien.
Un travail d’équipe
La prise en charge ne se limite pas au patient. Les proches sont souvent impliqués dans des thérapies familiales pour les aider à mieux comprendre le trouble et savoir comment accompagner leur proche sans s’épuiser.
Vivre avec ce trouble : un défi, mais pas une fatalité
Même si une guérison complète n’est pas possible, un suivi rigoureux permet d’atteindre une stabilisation durable. Certaines personnes retrouvent une vie quasi normale, avec des projets, des relations et une autonomie. Le mot d’ordre reste l’accompagnement, car c’est un trouble qui se gère sur le long terme, en adaptant les traitements aux besoins de chacun.