Méningocoque : les chiffres des infections graves au 7 mars 2025

Méningocoque : les chiffres des infections graves au 7 mars 2025

Une recrudescence préoccupante

Depuis le début de l’année 2025, les infections invasives à méningocoque (IIM) connaissent une hausse marquée qui inquiète les autorités sanitaires. Ces infections, bien que rares, peuvent avoir des conséquences dramatiques : méningite, septicémie et autres complications graves. Le taux de mortalité reste élevé, entre 10 et 12 %, et les survivants peuvent souffrir de séquelles lourdes dans environ un quart des cas. Ce début d’année montre une tendance bien au-dessus de la normale pour cette période.

Des chiffres qui interpellent

Au 7 mars 2025, 89 cas d’IIM ont été déclarés en France, selon des données encore provisoires. Ce chiffre dépasse largement les moyennes observées lors des années précédentes à la même période. Cette recrudescence semble liée, en partie, à la cohabitation avec d’autres infections saisonnières comme la grippe, qui affaiblit les défenses immunitaires et peut favoriser la propagation de certaines bactéries.

Une transmission à surveiller de près

Les infections à méningocoque peuvent donner lieu à des regroupements localisés de cas, appelés « clusters ». Deux clusters liés au sérogroupe B ont déjà été détectés depuis le début de l’année. Ces situations rappellent à quel point cette bactérie peut être virulente et se transmettre rapidement. La surveillance et la détection précoce de ces regroupements sont essentielles pour intervenir rapidement, notamment grâce à des campagnes de vaccination ciblées.

Une vigilance accrue sur d’autres sérogroupes

Au-delà du méningocoque B, les sérogroupes W et Y gagnent du terrain depuis 2022. Leur augmentation a conduit à de nouvelles recommandations vaccinales mises en place dès janvier 2025. Ces mesures visent à endiguer la propagation et à protéger les populations les plus vulnérables.

La vaccination : une arme essentielle

Pour contrer cette menace, la vaccination reste l’outil le plus efficace. Depuis le début de l’année, des changements majeurs ont été introduits dans le calendrier vaccinal :

  • Les nourrissons doivent désormais être vaccinés contre le méningocoque B ainsi que les méningocoques ACWY.
  • Pour les adolescents, une injection contre les méningocoques ACWY est recommandée entre 11 et 14 ans, avec un rattrapage possible jusqu’à 24 ans.

Ces mesures visent à protéger directement les individus, mais aussi à réduire la circulation du méningocoque au sein de la population.

Pourquoi vacciner les jeunes adultes ?

Les jeunes adultes jouent un rôle clé dans la transmission de ces infections. En les vaccinant, on limite non seulement leur propre risque, mais aussi celui de transmettre la bactérie à d’autres, y compris aux groupes plus vulnérables comme les nourrissons ou les personnes immunodéprimées. Cette stratégie de « protection collective » est cruciale pour contenir les flambées épidémiques.

En attendant le bilan

Le bilan annuel de la surveillance des infections invasives à méningocoque pour 2024 sera publié dans les mois à venir. Ces données permettront d’avoir une vision plus globale de la situation et d’ajuster, si nécessaire, les recommandations en matière de prévention et de vaccination. D’ici là, la vigilance reste de mise, et les autorités sanitaires continuent de surveiller attentivement l’évolution de ces infections.

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